lundi 29 février 2016

Aujourd'hui jour en trop

Aujourd'hui, jour en trop, quelle étrange chose de dire cela! Un jour ne peut être en trop! Chaque jour est précieux, même dans l'ennui ou la souffrance. On n'a pas de prise sur le temps. La vie qu'on a  elle passe. On essaie d'en faire du beau du bien de l'agréable. On marche sur un fil en équilibre. On jongle avec la chance et le fatalisme. On n'évite pas les écueils les blessures les deuils. On apprend, pas à pas, l'acceptation du temps, de la vie, des joies et des peines. "les jours s'en vont je demeure!"* On s'accroche à la vie comme le bateau sur la mer déchaînée! jusqu'au bout!

*Appollinaire

dimanche 28 février 2016

Froid


Je suis à la traîne et j'ai froid. Sur les hauts plateaux de l'Aubrac une bise s'est levée. Je tente de rattraper le groupe mais la beauté du paysage me pétrifie. Je ne ressens plus le froid. C'est un saisissement, un ravissement. La terre dénudée épouse le ciel dans une courbe parfaite. Au loin des corbeaux font des cercles noirs au dessus de la bruyère rousse. On est entre printemps et hivers dans l'attente du renouveau. Tout ici semble immobile immuable. Pourtant le vent balaie les herbes pâles. Le ciel est d'un blanc bleuté. Un couple d'éperviers passe, leurs cris traversent l'air et me rejoignent.

Photo de Laura

samedi 27 février 2016

Aujourd'hui est un slogan publicitaire pour vous vendre.

Comme cette injonction à écrire me fait mal au cœur! Je pourrais le faire avec humour mais ça ne vient pas, alors je vais vous le faire à l'indignation! Je ne suis pas une marchandise qu'on se le dise! Et si l'époque veut que tout se vende je mets un holà sur la personne humaine. Je reste l'éternelle naïve utopiste et indigné face à cette société marchande, le poing levé vers les étoiles je dis NON, à la commercialisation de tout, de la planète et aussi des êtres humains. Certes l'esclavage est terminé, mais il existe encore, d'une façon détournée et sournoise. Je reste en marge des bilans de compétence, des C.V de qualification, des systèmes de notation, de la course à la compétition dans tous les domaines de la vie, de la publicité souvent mensongère qui arnaque le chaland, du règne de l'argent qui relègue une grande partie de l'humanité dans la misère le chômage la faim la guerre l'exode!...

vendredi 26 février 2016

Machines

On dit réfrigérateur ou frigo, cuisinière, bouilloire, tronçonneuse, scie sauteuse, mais il n'y a pas de mot pour la machine à laver, ou alors lave-linge, mais machine à laver se dit le plus souvent dans le langage courant. On n'a pas pu trouver d'autres mots, laveuse lessiveuse non, on dit machine à laver car c'est une machine qui remplace les bras et les mains. Je lave parfois à la main et ça me rend solidaire de nos mères et des femmes d'avant qui ne lavaient qu'à la main et qui devaient se dire dans leur for intérieur «Mon dieu donnez nous une machine qui lave à notre place!» C'est pour cela que l'expression machine à laver est beaucoup plus expressive.



jeudi 25 février 2016

Moi je

Le moi et le Je se disputent la part du lion. On ne peut les départager. Qui sera le gagnant? La route de la vie est pavée de bonnes intentions. Il y a beaucoup de chutes, de rechutes. Le Moi se pavane et semble triompher. Le Je se promène et médite dans la forêt. Il a tout son temps. Il sait qu'à la fin c'est lui qui recouvrira la dépouille du moi d'un linceul de feuilles rousses. Il l’accueillera dans son agora, sa clairière de paix et de lumière et ils s'allongeront ensemble sur la bruyère, comme deux frères d'armes qui n'auront pas démérité dans la guerre impitoyable de la vie.

mardi 23 février 2016

Musique




Le piano, je l'entends encore, c'est le piano de mes rêves, celui que j'aurai voulu jouer à l'age de dix ans et que j'ai abandonné dans une impuissance qui me désespérait. Coordination de mains qui ne se faisait pas. Cerveau gauche et cerveau droit qui s'embrouillaient pour lire la clef de sol et la clef de fa. Souvenir de mon père jouant sur ce piano apprenant la méthode rose puis ma sœur reprenant le flambeau avec dextérité. Et le piano s'envole à Nantes et le temps passe. Un jour un autre piano, noir cette fois, réapparaît et c'est Suzanne qui joue. Je lui apprends à lire la clef de sol, les rudiments du solfège, on chante ensemble les notes, elle aime jouer Schubert, des ragtimes, Yann Tiersen, elle invente des musiques, des petite valses, son piano la suit dans ses déménagements. Un jour ce n'est plus possible et le piano reste en Lozère. C'est mon piano sous la mer. C'est une grande peine au fond de l'océan.



lundi 22 février 2016

Quelque chose écrit sur un objet.


C'est elle qui berce mes rêves et mes langueurs océanes. Elle semble attendre sur le rivage, le retour de quelqu'un, avec la mélancolie et le désir de son humanité, de sa normalité, ou bien la nostalgie de son chant envoûtant à jamais perdu. Elle est pour moi le symbole des quêtes inassouvies et des attentes inachevées, celle de celui qui se passionnait pour les coquillages, pour l'océan, pour la marée et son rythme du plein et du vide , pour la musique qu'il nous faisait entendre au creux des coques marines collées à nos oreilles. 


samedi 20 février 2016

Ce qui pourrait me faire passer pour fou.

La folie, ce serait peut-être mon coté distrait. On dit, la tête ailleurs et pas les pieds sur terre, manière polie de dire que vous êtes fou! Je ne sais pas où sont ni ma tête ni mes pieds mais c'est sûr, ils n'ont pas le sens de l'orientation. Les uns vont dans un sens et l'autre dans un autre. Ils ne marchent pas ensemble. J'ai fait des efforts pour faire attention pour ne pas paraître folle, se rappeler où sont mes lunettes, où est mon téléphone, où ai je garée ma voiture?...Ce fut fatiguant. Aujourd'hui je laisse mon esprit divagué, c'est reposant. Folie! folie douce! j'accepte ma mémoire trouée, je suis heureuse dans mes rêveries. Je ne fais de tort à personne "en suivant mon chemin de petit bonhomme" comme dit l'ami George! Je sais encore qui je suis. Quelle joie d'être! 

vendredi 19 février 2016

Fragment d'aujourd'hui raconté en fait divers.

Aujourd'hui à dix heures le chat du voisin passa sur le mur à deux mètres de hauteur puis disparut sans laisser de nouvelles. A midi le facteur déposa une lettre, retour à l'envoyeur, du théâtre des branquignolles, mauvaise adresse! A quatorze heure le neiman de la voiture me laissait en rade sur le parking du supermarché, pas de taxis disponibles! téléphone en urgence à mon frère. Nous balançons la clef de la voiture dans la boite aux lettres du garagiste. Pour clore le tout la grippe sévit dans la maison avec toux éternuements et autres désagréments et une impression de fantômes errant dans les pièces à la recherche de la guérison qui elle s'est fait la malle! Mauvaise journée!



jeudi 18 février 2016

Sonnerie

la sonnerie du réveil matin
vient tuer les rêves de la nuit
une douleur au creux des reins
on  marche dans l'aujourd'hui
sur un fil d'oubli le rêve nous tient
sur le bitume il nous suit

il y a longtemps Apollinaire
nous traversait le cœur
Vienne la nuit sonne l'heure*
on serrait les poings solitaire
dans son cahier de texte la mer
quelques strophes de Baudelaire 

viatique entre les pages serrées
chapelet de mots à égrener
mantra pour s'enfoncer
sous la montagne sacré
Vienne la nuit sonne l'heure
Vienne la nuit je demeure*

Apollinaire

mercredi 17 février 2016

Liste à faire demain sans faute

Comme je suis déjà demain et que en plus je suis en retard, j'écris donc le texte d'hier et demain est aujourd'hui, mais en physique quantique on n'est pas à ça près! il y a longtemps que je ne fais plus de listes, que les choses importante se font quand elles le peuvent, l'ordre de priorité est de toute façon absurde. Est-ce le ménage, le travail, les loisirs, la contemplation, l'introspection, la méditation, l'oisiveté, les relations. Je sais qu'il faut que je révise les verbes de cette langue orientale qui me résiste, mais ça n'a rien de prioritaire. J'ai aussi deux livres à acheter ainsi qu'une boite de playmobils de policiers pour Eliott. 


Les 366 réels à prise rapide sont des exercices de style tels qu'en propose le recueil éponyme de Raymond Queneau. Écrire sur le vif en 100 mots

Certitude absolue

Je n'ai pas de certitude absolue. En avoir serait se rapprocher d'un totalitarisme ou d'un dictat. Les savants peuvent ériger des certitudes face à la réalité de la nature ou du cosmos qu'ils étudient, pourtant ils cherchent toujours à comprendre à découvrir. Leur savoir est une étape pour faire encore un pas de plus, trouver ce qui échappe à leur compréhension et d'où naîtra une autre question. On ne peut plus dire aujourd'hui que la terre ne tourne pas autour du soleil mais il y a tant à comprendre encore sur l'origine de la matière de la lumière.   « La floraison des cerisiers ne dure pas. L'essentiel on l'attrape en une seconde. Le reste est inutile. »*  

*Christian Bobbin

Les 366 réels à prise rapide sont des exercices de style tels qu'en propose le recueil éponyme de Raymond Queneau. Écrire sur le vif en 100 mots

lundi 15 février 2016

Serrer

J'ai serré dans mes poings le temps qui s'enfuyait, les rêves qui s'envolaient. J'ai souri à la vie qui restait entière dans chaque instant de lumière, dans chaque chemin creux, dans chaque bois, dans chaque fleur, dans chaque regard, dans chaque poème, dans chaque mot. J'ai ouvert les mains, je n'ai plus compté les mots. J'ai desserré les liens. J'ai pris ce qui venait, à pleine brassée à pleine gerbe. J'ai laissé les rires les matins les chagrins les joies les peines aller leur chemin.

Les 366 réels à prise rapide sont des exercices de style tels qu'en propose le recueil éponyme de Raymond Queneau. Écrire sur le vif en 100 mots

dimanche 14 février 2016

Action de votre corps, que des verbes

Respirer serait le plus fondamental, la première action de l'être à sa naissance. Regarder serait la deuxième, bouger gesticuler de tout son corps, puis un jour se mettre debout et marcher, ce moment essentiel dans la vie. Parler vient aussi dans cette même période, comme si marcher, tenir en équilibre et associer des syllabes pour en faire des mots étaient en quelque sorte des actions parallèles et complémentaires.. Un défi à la pesanteur, un défi à la lourdeur du cerveau, son incomparable passivité et paresse. Réunir ses forces en un geste souple et harmoniser ce mouvement de la marche qui paraît aller de soi mais qui est d'une telle complexité, et puis restituer les mots que l'on entend autour de soi, les lancer dans l'espace comme une balle qui résonne, la rattraper encore et encore, jouer avec elle et parler! Quelle complexité aussi! S'il fallait rajouter quelques verbes à la liste je glisserai danser nager rire écrire rêver sentir goûter...  


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samedi 13 février 2016

Végétal

Dans la forêt d'ormes les feuilles ocres forment un paysage végétal, un tableau où des femmes sveltes se fraient un chemin entre les arbres. Filiformes elles passent du monde des plantes à celui de la terre brune, celui  du bois dur et dense. Les pins sylvestres s'élancent dans le ciel, elles entourent leurs écorces rouges de leurs bras pâles. Elles ne sont qu'un fil d'argent qui relie nos rêves et nos espoirs à la dure réalité. L'aube les rejoint le matin. Elles demeurent un instant immobiles avant de disparaître dans la lumière.
                         
                         O clef des songes perdus
                         dansez déesses
                         âmes sylvestres des bois
                         et des rameaux
                         le roi des aulnes
                         passera bientôt 

Pour écrire ce texte je me suis inspiré du tableau de Mariad  voir  ici


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vendredi 12 février 2016

L'imprévu

Cette soirée était prévue depuis longtemps mais ce que je n'avais pas prévu c'est le ravissement au sens de enlèvement emprise séduction. Oui ce fut le cas dans dans ce concert «cris d'écrits» ou le groupe rock «Barrio populo» mettait en musique Prévert Rimbaud Appolinaire Paul Fort, Brassens Férré Barbara, sur une musique endiablée jazz rock et un chanteur totalement habité par ces mots, ces poèmes. L'âme des poètes semblait vibrer encore et ça, ce fut imprévu, l'embrasement de mon être d'un feu solaire, inattendu mais bienvenu. Cela fait tant de bien la force des mots, la force du cri de la poésie qui se donne, qui sort des livres et qui brûle et consume nos âmes!Une bien belle soirée ! Voir ici


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jeudi 11 février 2016

Noir

Noire comme la nuit
Noir comme Soulage ou atteindre un au delà du noir
Noir comme le cygne noir tuant le cygne blanc
Noir comme le signe du tao épousant le blanc
Noir comme le vide sidéral, là où la matière est tellement dense qu’aucune lumière ne la traverse
Noir comme le drapeau du désespoir quand on ne croit plus au pouvoir
Noire comme la robe que tu aimerais porter pour aller danser
Noirs comme les bas gainant les jambes intouchables
Noir comme le merle qui siffle de son bec jaune trouant la ténèbre
Noir comme le corbeau bleuté inquiétant
Noir comme le café du matin chassant les idées noires


                                                                       Soulage



Les 366 réels à prise rapide sont des exercices de style tels qu'en propose le recueil éponyme de Raymond Queneau. Écrire sur le vif en 100 mots


mercredi 10 février 2016

Notes

Petit air qui trotte dans la tête. Trois petites notes qui s'envolent et vous ramènent un souvenir. Une chanson fredonnée sur le trottoir d'un lycée. Chansons autour d'un feu sous les étoiles. Petites notes, perles rares que l'on retient au creux des mains, qui réchauffent et ballaient le vague à l'âme, reviennent avec Barbarra Brassens Moustaki Jean Ferrat Graeme Allright  « Et si jamais la nostalgie te prend     Tu peux toujours imaginer le pire           Sans que jamais personne ne puisse dire          Quand ça viendra              Et si jamais la nostalgie te prend            Tu peux toujours essayer de poursuivre     Cette comète noire qui t'enivre           Et qui s'en va » (Férré)










Véhicule

Quand un véhicule noir s'arrêta devant moi j'étais dans un état d'hébétude avancée. Le chauffeur me dit «montez!» De sa vitre ouverte je voyais son profil, avec un nez recourbé, tel un aigle fondant sur sa proie, on m'a toujours dit depuis des temps immémoriaux de me méfier des inconnus et de ne pas monter dans une voiture si on me le proposait, mais je dois dire que je fus tenter par un je ne sais quoi de séduisant chez cet homme mais surtout il avait l'air de me connaître. Il dit cette phrase absolument étonnante «L'instant est une fulgurance à ne pas manquer, l'amour une tache bleue sur le noir de la nuit, dès qu'on le reconnaît il s'enfuit, s'il vous plaît, montez!» Il avait un sourire inquiétant. C'est ainsi que j'ai pris ce véhicule. Le reste est une autre histoire. 

lundi 8 février 2016

Tourne

«Tourner au coin de la rue à deux pâtés de maison vous trouverez!» Et c'est là au coin de la rue que je me suis trouvée dans une autre ville et que je me suis égarée! J'ai tourné longtemps et marché dans des quartiers inconnus de couleur grise comme dans les rêves, avec des courants d'air froid qui s’engouffraient dans des traboules noires . De vieilles boutiques d'artisans aujourd'hui disparus, cordonnier, étameur, mercier, droguiste, papeterie, bazar, boulangerie. Tous les gens de ces échoppes avaient l'air sortis d'un film des années 60, si bien que à chaque pas je me demandais si je ne rêvais pas. Puis j'atterris sur un port et c'est vraiment là que je me dis que quelque chose n'allait pas. La mer ne pouvait être là! M'avait-on drogué?

dimanche 7 février 2016

C'est presque

C'est presque la fin de l'hiver mais il s'attarde encore. Cette nuit une tempête de vent a fait rage, on dit fait rage mais c'est bien cette sensation que j'ai eu ,comme si le vent voulait démonter la maison, pierre après pierre. Le vent avec sa force terrible nous fait entendre le réel de la nature devant quoi on se sent impuissant. On dit aussi une colère noire et cela me fait pense au livre de Ta-Neshu Coates «Une colère noire, lettre à mon fils»sur sa révolte au sujet de la situation des noirs. J'aimerai que sa colère soit aussi puissante que le vent et je pense à cela la nuit où le vent souffle et que je ne dors pas.

samedi 6 février 2016

Celui ou celle qui dit oui

On dit oui depuis la naissance, aux parents, aux maîtres, aux profs, aux patrons, au directeurs, aux chefs des partis, aux prêtres, aux dignitaires, aux avocats, aux administrations, mais dans son cœur sont empilés tous les "nons". On est ainsi bien formaté bien dirigé bien gentil bien pensant mais les "nons" ne demandent qu'à être réveillé, activé comme une bombe à retardement. Je me souviens, mon père me laissait jouer rêver lire discuter, il me lisait des bandes dessinées. Je le trouvais libre mais il ne l'étais pas et je ne l'étais pas non plus. Aujourd'hui je ne le suis pas mais j'essaye de prendre plus les chemins de liberté même si je compose encore souvent avec le "oui-oui" pour m'en sortir.

vendredi 5 février 2016

Vêtement (Trois jours en un)



Quel vêtements allez vous porter aujourd'hui? Question idiote si l'on y songe et je pourrai répondre ça me regarde mais je vais tout de même répondre. Je porterai un vêtement d'hiver avec du gris et du noir, un vêtement décontracté et ample qui n'enserre pas le corps où je pourrai bouger marcher danser courir à ma guise. On ne distinguera pas les formes du corps mais j'aime me cacher dans mes vêtements, j'aime me dissoudre dans l'ombre, regarder la foule des gens et me fondre en elle. Je suis le passe muraille des châteaux d'antan, hanté par les rires par les airs de psaltérion et de cymbalum.


mercredi 3 février 2016

Nous sommes deux



Nous sommes deux 
Nous sommes deux
Huit heures vont bientôt sonner.
Éteins la lampe, le gardien frappe

Ce soir ils reviendront nous voir.
L'un va devant, l'un va devant
Et les autres suivent derrière
Puis le silence et puis voici
La même chanson qui revient

L'un va devant, l'un va devant
Et les autres suivent derrière
Puis le silence et puis voici
La même chanson qui revient

Ils frappent deux
Ils frappent trois
Ils frappent mille vingt et trois
Tu as mal, toi
Et j'ai mal, moi
Qui de nous deux a le plus mal?
C'est l'avenir qui le dira

Nous sommes deux
Nous sommes trois
Nous sommes mille vingt et trois
Avec le temps, avec la pluie
Avec le sang qui a séché 
Et la douleur qui vit en nous
Qui nous transperce et qui nous cloue

Nous sommes deux
Nous sommes trois
Nous sommes mille vingt et trois
Avec le temps, avec la pluie
Avec le sang qui l'a séché 
Et la douleur qui vit en nous
Qui nous transperce et qui nous cloue
Notre douleur nous guidera 
Nous sommes deux
Nous sommes trois
Nous sommes mille vingt et trois

mardi 2 février 2016

Coup




Tous les matins je prends mon déjeuner devant mon rectangle de verdure. Là s'élance mes collines sous une lumière laiteuse. Chaque fois, cela me fait un coup au cœur, un coup de bonheur. Ce bonheur me suffit. Cela pourrait être les collines d’Écosse ou d'Irlande, l'herbe verte du Wyoming. Il faudrait juste imaginer la mer derrière. Mais il y a seulement ce petit rectangle vert, où je pose les yeux le matin. Je reste alors en suspend dans le début du jour, frappé par le bonheur d'être, devant ce tableau qui ne part pas, qui m'appartient et qui durera toujours tant que durera la vie. Je n'ai jamais connu ça avant mais la longue attente n'était pas inutile. Un jour on vit ce qu'on a toujours voulu vivre et on ne le savait pas.